Pesehet : Une femme médecin dans l’Egypte Antique

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De l’histoire de la médecine, le monde n’a retenu que quelques noms d’hommes réputés pour leurs compétences de guérisseurs. Imhotep en Egypte Antique, aussi connu pour avoir mené la construction de la pyramide de Djoser, Hippocrate, dont on prononce toujours le serment jusqu’à aujourd’hui. Cependant, les fouilles archéologiques ont pu mettre en évidence, la place des femmes dans l’art de la guérison au même titre que leurs confrères. 

 

L’Egypte est connue dès l’Antiquité, comme une terre de médecins réputés. Dans l’Odyssée d’Homère, la belle Hélène est soignée par “l’épouse de Thon, une femme d’Egypte”. L’auteur grec précise que dans ce pays, tous les Egyptiens sont capables de prodiguer des soins médicaux (IV.228).
En terme de fouilles archéologiques, on trouve ainsi la trace de Mérit-Ptah, “la bien-aimée du dieu Ptah”, une femme médecin qui a vécu aux alentours de 2700 avt J-C. Elle n’est pas seulement la première femme soignante mentionnée par le nom, mais aussi la première à apparaître dans une étude scientifique de l’époque. Son souvenir est gravé dans une tombe à Saqqarah, laissée par son fils qui l’appelle “Chef de Service”. Une fonction qui place Merit-Ptah comme superviseure ou professeure d’un groupe d’hommes. En tant que tel, elle aurait aussi pu être apte à soigner le Pharaon en personne. A cet effet, malheureusement il n’est pas possible de proposer une hypothèse sur l’identité du souverain qui lui est contemporain en raison de la rareté des sources pouvant nous documenter sur la Seconde Dynastie. 

 

Une seconde femme appelée Pesehet (2500 avt J-C) est citée comme “Responsable des femmes médecins” sur sa stèle à Gizeh. Elle aurait vécu sous la IVe dynastie de l’Ancien Empire, une période où le gouvernement central est solide avec une correspondance entretenue rigoureusement. Mais Pesehet n’est mentionnée nulle part dans ces papyrus, comme aucun de ses confrères et consœurs de métier.  Il est supposé qu’elle puisse avoir été rattachée au temple-école de Saïs. 

 

Dans ses inscriptions, Pesehet est qualifiée de “Collaboratrice du Roi”, suggérant qu’elle a été la physicienne personnelle du pharaon. On trouve son nom également lié à la formation de sage-femmes, une très rare occurrence dans l’histoire égyptienne. Les infirmières occupent une position très importante dans la vie du roi comme l’écrit l’égyptologue Carolyn Graves-Brown : “Sous le Nouvel-Empire notamment, l’infirmière ou garde-malade royale est une personne importante de part sa proximité avec le roi. Même si les tombes masculines ne mettent pas en évidence les positions occupées par les femmes de leur famille, les propriétaires des sépultures les montrent souvent dans le rôle de soignante auprès du souverain. La garde-malade d’Hatshepsout, Sitre, était assez marquante pour avoir été enterrée auprès de sa reine.  Les femmes soignantes semblent également avoir attiré le respect de l’élite noble, car elles sont représentée sur les murs de leur chapelle funéraire et leurs stèles aux cotés de leur famille”.
Ces informations portent donc à croire que l’existence de femmes médecins, formatrices, et également dédiées à la personne du roi n’est pas un événement particulier dans la société du royaume égyptien durant la période antique. 

Après Pesehet, aucune femme ne sera citée textuellement jusqu’à l’ère ptolémaïque ( -323 – 30 avt-J-C). 

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